Anatomie

Les larmes sont produites principalement par la glande lacrymale située entre le globe oculaire et l’arcade sourcilière en haut. A chaque clignement des paupières, les larmes sont aspirées dans les voies lacrymales grâce à un système de pompe pour gagner les fosses nasales, traversant successivement les canalicules lacrymaux, le sac lacrymal puis le canal lacrymo-nasal.

 

Quels sont les symptômes ?

Le larmoiement ou épiphora est un symptôme fréquent ressenti par le patient comme une gêne fonctionnelle très inconfortable, motivant une consultation.

 

Quelles sont les causes des larmoiements ?

Pour l’ophtalmologiste, la démarche diagnostique vise à différencier :

    • le larmoiement par hypersécrétion lié à une atteinte de la surface oculaire et dont le traitement est médical. Dans cette première hypothèse, le larmoiement n’est qu’un élément réactionnel à une inflammation de la surface de l’œil : kératite, conjonctivite, uvéite…

    • le larmoiement par défaut de drainage des larmes, lié à un rétrécissement des voies lacrymales excrétrices, et dont le traitement est chirurgical. Dans cette seconde hypothèse, il y a un obstacle à l’évacuation des larmes vers les fosses nasales.

 

Comment effectuer le diagnostic de la cause ?

Par des tests simples, il est possible de mettre en évidence s’il y a un obstacle sur le trajet des voies lacrymales rendant celles-ci non perméables.

 

Test au colorant

L’instillation d’une goutte de fluorescéine dans l’œil doit pouvoir se retrouver dans les fosses nasales sur un coton-tige ou le produit du mouchage.

 

Lavage et cathétérisme des voies lacrymales

Après instillation d’une goutte d’anesthésique local, les voies lacrymales sont cathétérisées à l’aide d’une canule branchée sur une seringue remplie de sérum physiologique. L’injection de sérum physiologique permet de confirmer la perméabilité des voies lacrymales par l’issue de liquide dans les fosses nasales. A l’inverse, en cas d’obstruction de l’arbre lacrymal, il y a reflux du sérum par le canalicule lacrymal.

 

Dacryoscanner

L’injection de produit de contraste couplée à la réalisation d’un Scanner permet d’authentifier radiologiquement une obstruction des voies lacrymales et sa localisation avec précision.

 

Comment traiter un larmoiement ?

En fonction de la localisation de l’obstruction, plusieurs instruments de chirurgie oculaire peuvent être mis en place par l’ophtalmologiste pour traiter le larmoiement.

 

Obstruction des points lacrymaux

Des petits dispositifs à collerette en silicone, les clous trous méatiques, permettent de dilater les points lacrymaux. Ils sont mis en place sous anesthésie locale simple en ambulatoire.

 

Obstruction des canalicules lacrymaux et/ou du canal d'union

L’obstruction de la portion horizontale des voies lacrymales se traite par la mise en place de sondes mono ou bicanaliculonasales en silicone sous anesthésie générale. Ces sondes visent à intuber l’arbre lacrymal dans sa totalité et sont laissées en place de 6 semaines à 3 mois au terme duquel elles sont retirées simplement en consultation après instillation d’un collyre anesthésique.

 

Obstruction du canal lacrymo-nasal

Selon son importance, l’obstruction du canal lacrymo-nasal peut se traiter par la mise en place d’une sonde mono ou bicanaliculonasale ou par la réalisation d’une dacryocystorhinostomie sous anesthésie générale. Cette intervention a pour but de réaliser un passage entre le sac lacrymal et les fosses nasales en court-circuitant le canal lacrymo-nasal.