Qu'est ce que la cataracte ?

La cataracte est une affection oculaire définie comme l’opacification partielle ou totale du cristallin.

Liée au vieillissement, la cataracte touche plus de 50% de la population âgée de plus de 75 ans.
La cataracte est la première cause de cécité dans le monde. En France, 350 000 interventions de la cataracte sont pratiquées chaque année. La chirurgie de la cataracte est l’acte chirurgical le plus fréquemment pratiqué en France, toutes disciplines chirurgicales confondues.

Quelles sont les causes ?

Le cristallin est une lentille transparente et convergente, située en arrière de l’iris, responsable du tiers de la puissance réfractive de l’œil. Si l’on assimile l’œil à un appareil photo, le cristallin serait l’objectif, l’iris le diaphragme, la rétine la pellicule photo et le nerf optique le câble USB vers l’ordinateur.

Son organisation anatomique la condamne à l’opacification progressive avec l’âge sous l’effet de l’exposition solaire, du diabète, du tabac, de l’alcool, ou de certains médicaments, comme les corticoïdes.

D’autres causes héréditaires dans le cadre de malformations congénitales peuvent provoquer la survenue d’une cataracte congénitale ou juvénile. La principale cause de la cataracte demeure le vieillissement.

cataracte

Quels sont les symptômes ?

La survenue d’une cataracte est souvent lentement progressive et indolore. La cataracte modifie la perception des couleurs, en réduisant la sensibilité aux courtes longueurs d’onde (bleu, violet). Mais elle se manifeste principalement par une baisse d’acuité visuelle de loin au début (flou visuel). Ce symptôme est exprimé différemment selon la localisation des opacités cristalliniennes.

En fonction de la position et de l’importance des opacités sur les différentes couches du cristallin (cortex, noyau, capsule), on distingue plusieurs formes cliniques de cataracte.

Si la cataracte est nucléaire, la baisse visuelle est ressentie à distance mais la vision de près est épargnée, ce qui conduit le patient à parler de flou visuel, sans être véritablement conscient de sa baisse visuelle. En effet, l’opacification du noyau cristallinien entraine une modification de l’indice de réfraction de l’œil et par conséquent une myopie d’indice. Le patient ressent alors un retour à une capacité de lecture spontanée de près, comme si la presbytie était compensée par la cataracte. Il peut en résulter également une vision double (diplopie monoculaire).

Une cataracte corticale ou cortico-nucléaire, entraine une baisse d’acuité visuelle aussi bien en vision de loin qu’en vision de près. Par ailleurs, de par leur localisation, les opacités font subir à la lumière des phénomènes de diffraction et de dispersion, qui conduit à la un éblouissement à la lumière (photophobie) et à la perception de halos colorés autour des lumières.

La cataracte est une pathologie curable ne menant pas à la cécité si elle est traitée. Sa chirurgie représente une des plus grandes réussites de la chirurgie oculaire au jour d’aujourd’hui.

Quel est le bilan préopératoire ?

Il repose sur l’examen ophtalmologique en consultation qui comprend :

  • la mesure de l’acuité visuelle de loin et de près, spontanément puis avec la meilleure correction optique (lunettes, lentilles),
  • l’examen biomicroscopique qui permet d’affirmer la présence d’une cataracte et de préciser sa topographie et son intensité,
  • la mesure de la tension oculaire, à la recherche d’une hypertonie oculaire ou d’un glaucome,
  • l’examen du fond d’œil, impératif, garant d’une bonne récupération visuelle en cas d’intervention chirurgicale,
  • la réalisation d’une biométrie (US ou échographie) afin de calculer la puissance de l’implant qui sera posé lors de l’intervention chirurgicale, et qui permettra au patient de ne plus porter de correction optique.

 

Quel est le traitement d'une cataracte ?

Les traitements préventifs ou curatifs par collyres (gouttes) ou compléments alimentaires n’ont aucune efficacité démontrée vis à vis de la cataracte.

Lorsqu’elle est significative, la baisse visuelle liée à la cataracte n’est pas corrigeable en lunettes ou en lentilles, ce qui fait poser l’indication d’une intervention chirurgicale. Il s’agit d’une chirurgie fonctionnelle, n’ayant aucun caractère urgent.

Indications

L’indication opératoire d’une cataracte est justifiée lorsque l’opacification du cristallin est à l’origine d’une gêne dans la vie quotidienne du patient. Classiquement, la chirurgie est indiquée lorsque la cataracte est responsable d’une baisse d’acuité visuelle à 5/10 ou moins.

Technique

La technique qui fait référence depuis plus de 20 ans dans le monde entier est l’extraction chirurgicale extracapsulaire par phacoémulsification. Cette technique fait l’objet d’un consensus unanime. Les techniques précédant la phacoémulsification consistaient en l’exérèse cristallinienne d’un bloc, sans fragmentation, soit dans son sac capsulaire (extraction intracapsulaire), soit en dehors de son sac (extraction extracapsulaire manuelle). Dans les deux cas, l’extraction du cristallin non fragmenté se faisait au travers d’une large incision de plus de 10 mm. Ces larges incisions nécessitaient la mise en place de plusieurs points de suture et étaient source d’astigmatisme important en postopératoire. La récupération visuelle était de ce fait plus aléatoire.

La chirurgie de la cataracte est effectuée sous contrôle visuel indirect, à travers l’oculaire du microscope opératoire. Afin de réduire le risque d’infection postopératoire (endophtalmie), cet acte s’effectue dans des conditions d’asepsie et d’antisepsie rigoureuses.

L’anesthésie pour la phacoémulsification est essentiellement délivrée de façon locale, sauf dans certaines situations particulières (cataracte de l’enfant, du déficient mental, etc…). Elle consiste soit en l’injection périoculaire de produits anesthésiques (injection péri ou rétro bulbaire), soit en l’administration de gouttes d’anesthésiques locaux (anesthésie topique).

L’extraction chirurgicale extracapsulaire par phacoémulsification est définie par l’ablation de la cataracte, le sac capsulaire transparent contenant le cristallin étant laissé en place.
Assisté d’un phacoémulsificateur (figure 10), le chirurgien va pouvoir sculpter puis fragmenter à l’aide d’ultrasons, le noyau cristallinien en quartiers, afin de l’émulsifier et de l’extraire par 2 petites micro-incisions de moins de 2,5 mm (figure 11).

Ces micro-incisions ne nécessitent, dans la plupart des cas, aucun point de suture et conduisent à une cicatrisation rapide, autorisant au patient une hospitalisation en ambulatoire.

Après extraction de la cataracte, un implant pliable en Acrylique est posé à l’aide d’un injecteur à usage unique au travers d’une des deux microincisions (figure 12).

Une fois positionné, l’implant prend la place exacte du cristallin cataracté, de manière à assurer au patient une parfaite vision de loin sans lunettes (figure 13). Les implants posés à ce jour ont une excellente biocompatibilité et n’ont pas à être retirés pour être remplacés, leur pose est effectuée à vie.

Les interventions de chirurgie de la cataracte sont réalisées par les médecins du Centre au sein de la Clinique Geoffroy Saint Hilaire dans le 5è arrondissement de Paris.

Y'a t'il des complications ?

Le taux de décollement de rétine après extraction extracapsulaire par phacoémulsification ne dépasse pas celui du sujet possédant soin cristallin, soit moins de 1%.

L’opacification de la face postérieure du sac capsulaire (ou cataracte secondaire) peut survenir dans les 5 ans qui suivent l’intervention chirurgicale. Elle se manifeste par une baisse progressive de l’acuité visuelle de loin. Son traitement est aisé en consultation au cabinet. Il consiste à réaliser une capsulotomie au laser YAG. Il vise à rouvrir l’enveloppe capsulaire située en arrière de l’implant par une dizaine d’impacts de laser qui libèrent immédiatement l’axe visuel et restituent l’acuité visuelle postopératoire précoce.

Le taux d’endophtalmie (infection des tissus profonds de l’œil) a considérablement baissé grâce aux protocoles d’asepsie, d’antisepsie et d’antibioprophylaxie adoptés. Il n’excède pas 6 pour 10000.

Quel implant choisir? 

La mise en place d'un implant de chambre postérieure est indispensable pour remplacer le cristallin qui a été retiré et restaurer la vision. 

Plusieurs types d'implants existent et le choix se fait au cas par cas pour chaque patient, en fonction des caractéristiques biométriques de ses yeux et de son mode de vie.

1. Les implants monofocaux:

- pour la vision de loin, qui permettent de s'affranchir du port de lunettes pour la vision au delà de 2 à 3 mètres. Des lunettes de près sont nécessaires pour la lecture. 

- la vision de près, qui permettent de s'affranchir du port de lunettes pour la lecture et les activités proches (couture, bricolage...). Des lunettes pour la vision de loin sont nécessaires. Ces implants sont souvent adaptés pour les patients myopes. 

2. Les implants multifocaux

qui permettent de s'affranchir du port de lunettes pour une grande partie des activités de la vie quotidienne pour la vision de loin et de près. Ces implants ne sont pas posables en cas de présence d'autres pathologies oculaire. Leur principal effet secondaire est de générer la présence de halos luminuex lors de la vision nocturne qui peuvent etre désagréables pour la conduite par exemple. 

3. Les implants EDOF

qui corrigent la vision de loin et la vision intermédiaire (ordinateur). Ils permettent de se passer des lunettes pour une grande partie des activités de la vie quotidienne dans un mode de vie actif, digital. Une paire de lunettes pour la lecture des petits caractères est nécessaire en complément. L'avantage principal est qu'ils ne présentent pas les effets secondaires (halos) des implants multifocaux et peuvent etre posés même en cas de pathologie associée (glaucome, diabète, DMLA...)

4. Les implants toriques

qui corrigent l'astigmatisme et permettent de supprimer ou réduire la correction de l'astigmatisme dans les verres. Cette compensation torique peut etre intégrée dans les implants monofocaux, EDOF et Multifocaux.